Atlantide

Il était une fois au fond de la mer un palais merveilleux fait de coraux rouges et blancs et de coquillages si lisses que les sirènes se miraient dedans. Il était habité par des poissons multicolores, par des animaux étranges, si bizarres que personne ne leur avait donné un nom, et par des méduses si belles que l’on comprenait tout de suite qu’elles étaient les maîtres de ce superbe palais. Le roi et la reine de ce lieu enchanteur avaient une nombreuse progéniture, et il faut avouer qu’ils s’y perdaient un peu.

Ils avaient donné des précepteurs, de vieux poissons barbus un peu ennuyeux, à leurs enfants qui, évidemment, essayaient par tous les moyens d’échapper aux leçons. Les deux dernières-nées étaient particulièrement habiles à se cacher derrière des laminaires afin de se sauver pour aller explorer des endroits inconnus donc terriblement attirants.

Donc un jour Pélagie et Chrysaora (pour aller plus vite, on les appelait Gigi et Cricri) se cachèrent pendant la leçon de botanique et s’aventurèrent dans la carcasse d’un vieux bateau coulé il y a fort longtemps. « C’est une trirème »  affirma doctement un sage hippocampe accroché à une tige de laminaire. « Trirème ou pas, que c’est excitant un endroit inconnu ! » se dirent les deux aventurières.

Je peux vous assurer qu’elles s’en donnèrent à cœur joie.  Que de recoins à explorer, de rencontres étranges ! Mais jouer à cache-cache dans les calles du bateau peut  se révéler dangereux, car Gigi se cacha dans une amphore et Cricri en la cherchant entra par le col étroit de la même amphore ! Les voilà toutes les deux prisonnières dans un endroit bien sombre ; elles ne trouvaient pas la sortie et  commençaient à s’affoler.

Soudain une vieille pieuvre tapie au fond de l’amphore s’écria : « Arrêtez de gigoter ! Vous m’avez réveillée. Ah ! Ces jeunettes qui ne font que s’agiter sans réfléchir. Allez, suivez-moi jeunes imprudentes ; je vais vous indiquer la sortie » et la vieille pieuvre, allongeant un de ses longs bras, les poussa vers l’orifice. Elles étaient sauvées ! Et en nageant dans la forêt d’algues, elles rentrèrent sagement dans le palais merveilleux.

 

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