Trois livres incroyables qui vont vous faire rire

Les livres qu'on relit, parce qu'ils sont formidables,

ce sont aussi les livres à découvrir si vous ne les avez pas déjà lu ( "Quelle chance vous avez !" c'est ce que disait mon arrière-grand-mère à ma grand-mère quand elle lui conseillait un roman qu'elle n'avait pas encore lu...et c'est ce que me répétait quand j'étais petite ma grand-mère avec un air envieux et rieur en me tendant un livre encore inconnu : "Haa ! Quelle chance tu as !!")

Les livres qu'on relit parce qu'ils vous apportent une musique nouvelle à chaque âge de la vie, parce qu'ils s'éclairent d'un nouveau jour qu'on les lise ou les relise enfant, ado, adulte, ...

Et les livres qu'on relit parce qu'on les aime,
ils sont chez Bleu tango. La sélection des 'livres qu'on relit' de Lou sont à emprunter à la boutique !

Découvrez "trois livres qu'on relit" de Lou cette semaine !

McGillicuddy McGotham
Léonard Wibberley, 1956

Ce livre formidable a inspiré le motif Lunettes... C'est le livre le plus drôle de tous les temps, qui me vient de mon père et de mon grand-père : McGillicudy McGotham, ou la merveilleuse histoire d’un Léprechaun qui cherche à rencontrer le président des USA, pour empêcher la construction d’un aéroport sur la terre irlandaise de son peuple, aidé par le jeune irlando-américain Brian... Comment ça vous ne connaissez pas ce roman ?!?!

Alors voici en avant-première un extrait : Mc Gillicudy et Brian participent à un concours de rédaction dont le sujet est "la manière de maintenir la paix dans le monde, en cent mots" et dont le premier prix est une rencontre... avec le président !

" - Le moyen d'établir une paix durable, c'est de supprimer les lunettes.
- Mais, monsieur McGillicudy, s'écria Brian, cela ne veut rien dire.
- Le sens sera très clair avant que j'ai fini, répliqua le Léprechaun. Continuez à écrire... Tous les humains sont nés sans lunettes, poursuivit-il, et quand ils sont jeunes ils prennent les autres pour ce qu'ils sont - des humains comme eux. Mais bien vite chaque humain obtient une paire de lunettes qui lui font trouver les autres différents. Il estime qu'ils ont tort et que lui seul a raison. Les gens portant les mêmes lunettes se groupent en nations et se montrent méfiants envers les groupes porteurs d'autres lunettes.
Ces lunettes, ce sont : nationalisme, préjugé, méfiance, entêtement. Sans elles, il n'y aurait jamais plus de guerre...
Combien cela fait-il de mots ?
- Quatre-vingt-dix-huit, dit Brian après avoir compté.
- Mettez "Amen" deux fois, et le tour est joué, conclut McGillicuddy."

 

Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien)
Jerome K. Jerome, 1989

Quelle formidable aventure que celles de ces trois amis Jérôme, Georges et Harris (sans oublier le chien Montmorency) qui décident de voyager le long de la Tamise en bateau et qui vont traverser maintes péripéties et obstacles, sans se départir de leur humour anglais et de leur mauvaise foi !

Le narrateur, délicieusement hypocondriaque et philosophe, nous raconte ce voyage, d'anecdotes hilarantes en considérations sur la vie, le luxe, le bonheur ou la météo.
Ce roman a bien sûr une saveur particulière quand on a comme moi grandi dans un petit village au bord de la Seine, toujours fourrée dans barques, péniches, et autres embarcations...
Et j'aime particulièrement les sous-titres en tête de chaque chapitre, annonçant ce qui va suivre... comme ceci :
- COMMENT GEORGE, UNE FOIS PAR HASARD, SE LEVA DE BONNE HEURE – GEORGE, HARRIS ET MONTMORENCY N’AIMENT PAS L’EAU FROIDE – HÉROÏSME ET DÉTERMINATION DE LA PART DE JÉRÔME – GEORGE ET SA CHEMISE : HISTOIRE MORALE – HARRIS CUISINIER – APERÇU HISTORIQUE, SPÉCIALEMENT DESTINÉ AUX ÉCOLIERS.


Mon passage préféré ? Ce sont deux chapitres, le troisième et le seizième, qui se contredisent merveilleusement. Le chapitre 13 est l'occasion d'un grande déclaration de haine pour les chaloupes à vapeur :

- LA CHALOUPE À VAPEUR, RECETTES PRATIQUES POUR LUI MENER LA VIE DURE -

" Nous eûmes toutes les peines du monde avec les chaloupes à vapeur, ce matin-là. Nous étions juste avant la semaine des régates de Henley, et elles remontaient le fleuve en grand nombre, les unes isolément, les autres remorquant des péniches. Je hais les chaloupes à vapeur, comme tout canotier, je suppose. Je ne peux pas en voir une sans me sentir une violente envie de l’attirer dans un coin isolé du fleuve, et là, loin des yeux et des oreilles, de l’y étrangler.

Il y a dans la chaloupe à vapeur une désinvolture, une prétention qui ont le don d’éveiller tous les mauvais instincts de ma nature, et je regrette le bon vieux temps où l’on pouvait aller dire leur fait aux gens avec une hache de guerre, un arc et des flèches. La mine du citoyen qui, les mains dans les poches, se tient à l’arrière, le cigare au bec, suffirait à justifier une déclaration de guerre. Quant au coup de sifflet impérieux qui vous enjoint de vous écarter de sa route, il assurerait, j’en suis persuadé, un verdict d’« homicide justifié » devant n’importe quel jury de canotiers.

Les chaloupes ne manquèrent pas de siffler pour que nous nous écartions de leur chemin. Sans me vanter, je puis dire que notre petit canot, durant cette semaine-là, leur causa plus de désagrément et de retard que toutes les autres embarcations de la Tamise réunies.

« Chaloupe en vue ! » criait l’un de nous, découvrant au loin l’ennemi. En un instant, tout était prêt pour la recevoir. Je prenais la barre, Harris et George s’asseyaient à côté de moi, tous trois le dos tourné à la chaloupe. Et le canot s’en allait tranquillement à la dérive au milieu du courant.

La chaloupe se rapprochait, toujours sifflant, et nous continuions à dériver. À cent mètres de nous, elle se mettait à siffler comme une forcenée et ses passagers venaient se pencher à la lisse pour nous hurler de nous garer. Mais nous ne les entendions pas ! Harris nous racontait une anecdote au sujet de sa mère, dont George et moi n’aurions pas manqué un seul mot pour un empire. "

Dans le chapitre 16, après le naufrage de leur bateau, les trois amis sont sauvés par une chaloupe à vapeur... Voici les sous-titres annonçant le récit ( je vous laisse imaginer le contenu savoureux de ce chapitre, au regard du chapitre 13) :

–REMORQUÉS PAR UNE CHALOUPE À VAPEUR – CONDUITE EXASPÉRANTE DES PETITS BATEAUX – COMMENT ILS BLOQUENT LE PASSAGE DES CHALOUPES À VAPEUR

 

Sans parler du chien ou comment nous retrouvâmes enfin la potiche de l’évêque,
Connie Willis, 1997

Ce merveilleux livre (qui fait donc bien sûr référence à Trois hommes dans un bateau) est la suite du "Grand livre", du même auteur, sorti en 1992.

En 2057, le voyage dans le temps est devenu courant. Mais puisqu'il ne présente aucun intérêt commercial, il est abandonné à quelques historiens enthousiastes.

Le grand livre nous plongeait en plein dans la grande épidémie de peste noire du 13ème siècle, sur les traces d'une jeune historienne complètement dépassée dans cette période apocalyptique... Ce roman est fabuleux, noir et très drôle : je vous le conseille mille fois.

Mais je suis plus intéressée par le deuxième tome, dans la continuité de McGillicuddy McGotham et Trois hommes dans un bateau, qui développent tous trois un humour anglais exemplaire et hilarant. OUI, il y a un fil conducteur dans cet article :-)

Dans La potiche de l'évêque, une équipe est obsédée par la restauration de la cathédrale de Coventry, détruite en 1940 par l'aviation allemande, et particulièrement par la disparition de la potiche de l'évêque. Seulement voilà : lors d'un voyage en pleine Angleterre victorienne, une historienne a ramené un chat dans le présent. Ce qui risque de créer une aberration temporelle. Son collègue Ned Henry est donc envoyé en 1888 pour replacer l'animal dans son époque, sans se douter que cette mission va le mettre sur la piste du fameux vase (la potiche). Ce livre multiplie les références à Trois hommes dans un bateau et m'a fait tellement rire, un livre qu'on lit ou qu'on relit, indéfiniment !!

Très bonne lecture et à bientôt à l'atelier-boutique pour emprunter ces livres si vous le souhaitez !
Lou

 

 

 

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