La fabrique des motifs Bleu tango

Le premier jour, il y a une idée.


Une inspiration, venue au fil de rêveries, de sérendipité* sur un blog ou un site (souvent National-geaographic.com, une mine), une allure croisée dans la rue, une attente sur un quai de gare, une exposition, ou une balade en forêt ou en ville. Tout m’inspire. Je laisse les idées venir, je les tourne des jours en tête - comme une tâche d'arrière-plan, un fantôme qui occupe de la mémoire vive - puis je les laisse reposer comme de la pâte-à-pain. Je les range dans un tiroir de ma tête, auquel j’attribue une étiquette, le nom de l'inspiration, du chapitre... au fur et à mesure, j'ajoute des bouts d’idées dans le même tiroir, des morceaux inachevés. Et un jour, le tiroir est plein. Il est mûr. Il s’agit maintenant de se servir de cette matière vive, qui ne demande qu’à sortir de son tiroir.
*La sérendipité (le plus joli mot du monde) est le fait de « trouver autre chose que ce que l'on cherchait".

 

Le deuxième jour, il faut s’y mettre.


Il ne suffit plus de rêver, il faut FAIRE. Poser son cerveau à côté de soi, laisser faire les mains, le regard, l’expérience. Arrêter de juger, de sous-peser, il faut sortir de soi cette idée, en dessinant, en transpirant, en essayant.
Et c’est la partie la plus difficile bien sûr, de faire atterrir dans le réel une idée jolie dans la tête. Ça se passe à l'aquarelle, avec les plus beaux godets de couleurs, avec les pinceaux préférés, avec les palettes plus jolies que le dessin en train de se faire,... Tiens, si je faisais un motif palette plutôt? ( Véridique, la palette est TOUJOURS plus belle que le dessin. Combien de temps encore résister à cette envie de publier la palette plutôt que le dessin ?) Parfois ça se passe à partir de collages, de photos, de distorsions de la réalité.  


Puis on laisse reposer.


Encore. La création d'un motif prend du temps. On y reviendra plus tard, le temps de poser un regard neuf, un regard critique - mais pas trop - le temps de savoir quoi faire de ces illustrations.
...Et puis de refaire la moitié des dessins, parce qu’on a enfin compris comment les dessiner ces p*** de pandas. (Ou de papillons. Ou de toits parisiens. Bref, les choses qu’on a décidé un jour de dessiner, non mais quelle idée !)

 

Le troisième jour, les dessins sont prêts.


Ils attendent le scan, puis la mise en forme. Il faut les nettoyer, les détourer. C’est laborieux, mais ça ne demande pas d'attention particulière, alors c’est le moment rêvé pour écouter la radio - tous les podcasts en retard - pour avoir la sensation délicieuse en quittant l'atelier de partir moins bête que le matin.
Le motif prend forme, le raccord se crée. Le raccord, c’est la répétition du motif. Bien sûr le jeu, c’est que vous n’arriviez jamais à deviner où se cache le raccord. Alors je bluffe, je joue, je crée des raccords glissants, des raccords de 2 mètres, pour que vous ne le soupçonniez pas !

         


...Et le motif est prêt, tout jeunot dans sa robe de pdf, tout neuf en son fichier informatique. Et c’est le quatrième jour.

Je sélectionne les numéros Pantone qui correspondent aux couleurs du motif, je découpe des petits bouts de tissu qui ont le coloris exact désiré ( parce que c’est bien les numéros Pantone, mais rien ne vaut le tissu imprimé ).
Et il faut rêver du tissu qui accueillera le motif créé. Une popeline de coton qui se tient bien, ou un crêpe de viscose bien fluide ? Non ! Un twill de viscose, satiné à souhait ! Ou alors un polyamide infroissable ? Est-ce-que ce motif là est du genre infroissable ? halàlà... c’est là, à ce moment précis, que je commence à imaginer les formes de la future collection, en fonction du tombé des tissus .

 

Le cinquième jour, on envoie à l’imprimeur. Tout.


Le fichier informatique du motif, les fiches couleurs, nos espoirs les plus fous. Nous travaillons avec plusieurs imprimeurs : la maison Deveaux en France, la maison Le Callennec (impression au Portugal), la maison Stib 19 à Bologne en Italie, et un à Paris pour l'impression des mailles. Accent italien ou accent français pour notre nouveau-né ?
Commencent des allers-retours incessants entre l’imprimeur et nous, pour déterminer les couleurs exactes, le bain de couleurs dans lequel flottera notre motif. Et bien sûr, son lot de surprises qui vous font changer d’avis. Pour déterminer les bonnes couleurs, l’imprimeur sort une tirelle, l’équivalent d’un bon-à-tirer. 

 


Le sixième jour,

ces motifs imprimés vont être produits en coupes-types, c'est-à-dire en petite quantité, pour coudre les prototypes, qui peuvent être présentés sur les salons, photographiés sur nos shootings, puis, en bout de chaîne, produits en série chez notre façonnier,...ce qui nous amène au...

 


   

...Septième jour.


La collection est livrée à l’atelier-boutique, étiquetée avec soin, mise sur cintre avec amour. La nouvelle collection vous attend, offerte, pleine de promesses, fruit de milliers d’heures de rêveries et de travail, de précision et d’imagination.


Et après ? Et bien, on recommence !


C’est le cycle de la mode, l’éternel recommencement ! J'ouvre d’autres tiroirs, d’autres inspirations, d’autres envies. J'imagine d’autres femmes, pour vous faire rêver, vous surprendre, vous accompagner tous les matins. Je remets cent fois mon métier à l'ouvrage, pour vous.

Venez découvrir les motifs en vrai ! Visitez notre atelier-boutique pour découvrir nos inspirations et le lieu magique où tout est créé !

À très bientôt,

Lou !

Boutique Bleu tango
47ter rue d'Orsel
75018 Paris
Métro Abbesses - Anvers - Pigalle
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h
et le dimanche de 15h à 19h !

 

 

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